La luminothérapie médicale est loin d'avoir livré tous ses secrets, et pour cause... Après la mise en exergue de son efficacité dans le traitement et la prévention de la dépression saisonnière, des troubles du sommeil, de la fatigue et des dysfonctionnements physiologiques causés par le stress, la photothérapie a fait une percée remarquable dans les cabinets de dermatologie.
Elle présente aujourd'hui un potentiel intéressant pour soigner certaines maladies de la peau comme l'acné, les pathologies du cuir chevelu, la dermatite atopique (ou eczéma atopique) ou encore le psoriasis, avec à la clé moins d'effets secondaires que les traitements classiques. Explications...
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Du psoriasis au vitiligo en passant par l'eczéma
En réalité, l'action de la luminothérapie sur les problèmes de peau trouve son origine dans les observations empiriques des praticiens : les patients qui souffrent de démangeaisons et d'une inflammation épidermique chronique conséquente à des pathologies comme l'eczéma et le psoriasis font état d'une nette amélioration après une exposition par petites doses aux rayons du soleil. Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer ce phénomène, la plus crédible étant le pouvoir immunosuppressif des rayons ultraviolets (UV) qui empêchent le déclenchement de réactions immunitaires, ce qui contribue à soulager les symptômes et, dans certains cas, à guérir complètement certaines formes de psoriasis.
Si cette pathologie reste la première indication de la thérapie par la lumière simulée, les lymphomes cutanés épidermotropes (mycosis fongoà¯de), la dermatite atopique (eczéma constitutionnel), les photodermatoses, les pelades, le lichen plan et le prurit des insuffisants rénaux sont aussi particulièrement réceptifs au traitement lumineux.
Notons que la luminothérapie reste aussi à ce jour la seule possibilité thérapeutique pour le traitement du vitiligo par l'atténuation des plaques dépigmentées.
La luminothérapie contre l'eczéma
L'eczéma est l'une des causes les plus fréquentes de consultation dans les cabinets de dermatologie. Sa prévalence a au moins triplé au cours des trente dernières années dans les pays industrialisés en conséquence de l'explosion des allergies. C'est aussi la dermatose la plus fréquente chez l'enfant.
La luminothérapie fait aujourd'hui office d'une alternative non invasive pour traiter certaines formes étendues et rebelles d'eczéma. Ici, il n' est pas (encore) question de le faire chez soi, car les séances de luminothérapie destinées à guérir toute forme de dermatose exigent un équipement spécifique qui n'est compatible qu'avec une utilisation en clinique ou chez un professionnel de la santé.
Il faut compter environ trente séances en cabine mixte avec une exposition hybride aux deux types de rayonnement (UVA TL01) pour des résultats satisfaisants. Pour les patients les plus réceptifs, une quinzaine de séances pourront suffire à faire disparaitre une poussée étendue.
En dépit d'une efficacité avérée, il faut reconnaitre que la luminothérapie reste aujourd'hui marginale dans le traitement de l'eczéma constitutionnel, dans la mesure où les séances nécessitent un équipement lourd et particulièrement cher.
La luminothérapie contre le psoriasis
Le psoriasis est une maladie inflammatoire de la peau qui entraîne l'apparition d'épaisses plaques de peau qui desquament sous forme d'écailles blanches. Ces plaques se retrouvent le plus souvent dans les articulations (coudes et genoux), les jambes, le cuir chevelu, la paume des mains ou encore la plante du pied, épargnant le plus souvent le visage.
On estime sa prévalence aujourd'hui à 4% de la population occidentale. Les traitements actuels permettent, au mieux, de réduire les poussées et de soulager les douleurs avec toutefois des effets secondaires lourds. C'est pourquoi la dermatologie s'intéresse de plus en plus à la luminothérapie qui permet de reproduire les rayons du soleil. Ces derniers soulagent les symptômes du psoriasis selon les patients.
Pour soigner le psoriasis, les médecins conseillent des séances de luminothérapie à LED bleue en complément d'un éclairage rouge pour réduire l'inflammation de la peau.
Pour le Professeur Matthias Born, expert dans les technologies de la dermatologie chez Philips, « une lumière bleue de 453 nm dont la longueur d'onde est proche de l'ultraviolet [...] possède un effet antiprolifératif [...] empêchant ainsi les cellules de se reproduire trop vite .
En effet, le psoriasis se traduit par une hyper-prolifération des cellules de la peau qui s'accumulent pour former des croûtes épaisses.
Notons enfin que des études cliniques récentes ont démontré que les personnes atteintes de psoriasis sont plus disposées à développer des troubles cardiovasculaires et des syndromes métaboliques pour des raisons qui restent encore inconnues.