Pallier l’encombrement des lampes de luminothérapie qui peinent à s’inscrire dans la tendance mobile et nomade. C’est en substance la volonté des ingénieurs et autres chercheurs spécialisés dans le bien-être qui se sont attelés depuis le début des années 2000 à imaginer et concevoir l’appareil qui démocratiserait la luminothérapie, à mille lieues des contraintes logistiques liées aux dimensions parfois démesurées.
Quand le soleil est aux abonnés absents, que ce soit pendant la saison froide ou lorsque l’on évolue dans un environnement hermétique à la lumière du jour, la lumière naturelle simulée devient salvatrice pour nourrir l’organisme et lui épargner les affres de la dépression saisonnière, du blues hivernal, des troubles du sommeil et plus généralement des dérèglements du rythme circadien.
Aujourd’hui, les jeunes actifs ne peuvent pas forcément se permettre de rester immobile face à une lampe pendant deux heures. Si vous aussi, votre mode de vie n’est pas compatible avec de longues séances, un autre appareil de photothérapie comblera vos carences lumineuses : les lunettes de luminothérapie !
Plutôt que de vous protéger du soleil, ces montures high tech l’invite directement à pénétrer votre rétine pour réguler votre glande pinéale et améliorer l’alternance entre l’hormone du sommeil (mélatonine) et l’hormone d’éveil (sérotonine), comme le ferait une (bonne) lampe de luminothérapie. En ce sens, vous n’aurez plus à vous soucier de la longueur du câble d’alimentation, du poids et des dimensions ou encore de l’encombrement qui n’impacteront plus votre expérience.
Alors évidemment, l’offre en montures de luminothérapie reste encore embryonnaire, dans la mesure où elles peuvent se compter sur les doigts d’une main. En effet, contrairement à ce qui est légion dans les marchés des lampes de lumière blanche ou des simulateurs d’aube qui tendent aujourd’hui vers la maturité, les lunettes de luminothérapie ne sont fabriquées que par une poignée de firmes et en quantités relativement réduites. C’est d’ailleurs ce qui explique en partie leur coût assez élevé qui peut décourager à premier abord.
Nous vous proposons de passer en revue les lunettes les plus en vue pour ensuite conclure sur la perception des consommateurs. C’est parti…
« Efficaces mais peu pratiques, les lampes de luminothérapie, statiques, finissent rapidement au grenier »… C’est en partant de ce constat que Lucimed, firme belge spécialisée dans la luminothérapie, s’est lancé le défi d’inventer l’appareil de thérapie par la lumière du futur. En s’alliant aux laboratoires de l’Université de Liège, mais aussi à des médecins du sommeil et des spécialistes de la physique optique, Lucimed a creusé la piste des montures de luminothérapie pour finalement aboutir aux lunettes de luminothérapie Luminette en 2006 après quatre années de labeur.
Il faut dire que le pôle R&D de Lucimed n’en était pas à sa première tentative. Au milieu des années 1990, un casque de luminothérapie avait été mis au point par les ingénieurs de l’enseigne. En dépit d’une efficacité avérée dans le traitement et la prévention des troubles affectifs bénins et de l’insomnie, ce dernier ne recueillera pas las faveurs du grand public à cause de son encombrement et de son prix.
C’est donc en capitalisant sur cet enseignement et en puisant davantage dans les apports de la photonique et des nanotechnologies que Lucimed a pu aboutir à un produit nomade, efficace et surtout séduisant.
Alors qu’une lampe de luminothérapie vous immobilisera au mieux pendant 30 minutes à l’occasion d’une séance, les Luminettes ne prendront que 20 minutes de votre temps tout en vous laissant libre de vos mouvements ! Cette prouesse est rendue possible grâce à une lentille diffractive qui concentre les faisceaux lumineux dans la moitié inférieure de la rétine.
Contrairement à la lampe, la paire de lunettes atteint sa cible de manière quasi-chirurgicale et profite de sa proximité de l’œil, ce qui explique son efficacité à faible puissance. La dispersion des rayons lumineux est maîtrisée par un condenseur qui limite la déperdition, et l’hologramme de la lumière naturelle simulée par les LED miniaturisées apporte à l’organisme la lumière dont il a besoin pour réguler l’horloge interne et retrouver son équilibre.
Pour maximiser la sensation de bien-être, les Luminettes n’émettent pas seulement une lumière blanche à l’instar des autres appareils de luminothérapie. Elles proposent une lumière enrichie de teintes bleues à 468 nm pour favoriser la réceptivité de l’organisme à ce « leurre ». Les Luminettes ont vocation à rendre la luminothérapie moins contraignante. Le fabricant recommande des séances quotidiennes matinales d’une durée comprise entre 20 et 45 minutes, en fonction de l’intensité lumineuse choisie.
Si l’effet boostant est instantané, il faudra compter quelques jours d’utilisation dans les conditions recommandées pour gagner en énergie durablement et ressentir un effet sur l’humeur. Les montures disposent d’un variateur à trois positions et d’une puissance suffisante pour des séances courtes mais intenses.
Psio invente les lunettes à expérience sensorielle
Il est particulièrement laborieux de cataloguer ces montures signées Psychomed. N’ayons pas peur des mots : ce sont de véritables OVNIS que propose ici la marque qui souhaite manifestement jouer sur la Hype du psychédélique.
Contrairement aux lunettes estampillées Lucimed, les lunettes de luminothérapie Psio mettent en concurrence la vue mais aussi l’ouïe pour une véritable expérience sensorielle qui peut s’avérer déroutante pour les non-initiés.
Premier appareil mêlant luminothérapie et relaxothérapie, les Psio allient des lunettes de luminothérapie et un lecteur mp3 et proposent une synchronisation audiovisuelle spécialement favorisée pour réduire le stress et l’anxiété et favoriser un sommeil profond et réparateur. En s’inspirant de la technologie mobilisée sur les télescopes spatiaux, Psychomed nous propose ici une diffusion homogène de faisceaux lumineux colorés qui viendra soutenir des pistes audio tantôt relaxantes, tantôt stimulantes.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le concept n’est pas complètement inédit. La technologie Psio a en effet longtemps sollicitée en milieu hospitalier avant d’être adaptée au grand public. En fonction des programmes son-lumière choisis, la technologie Psio permettra de « remplacer les drogues stimulantes et calmantes, les antidépresseurs ou encore les somnifères » selon Psychomed.
Les montures proposent un mode en lumière continue, les yeux ouverts pour un bain de lumière, ainsi qu’un mode à lumière pulsée pour faire flotter l’attention et aboutir à un repos total. En dépit des nombreuses combinaisons possibles, les Psio restent relativement faciles à utiliser et embarquent un logiciel plutôt didactique qui sera maîtrisé en quelques utilisations. On apprécie par ailleurs la plateforme de téléchargement qui permettra de varier le plaisir grâce à la centaine de séquences proposées.
Lunettes de luminothérapie : qu’en pense le grand public ?
De par leur aspect high tech et leur design épuré, les lunettes de luminothérapie sont résolument tournées vers une cible jeune qui souhaite booster sa qualité de vie sans forcément y consacrer du temps. Les étudiants en préparation d’examen, les jeunes actifs qui passent leurs journées au bureau ou encore les personnes qui résident dans des zones géographiques peu choyées par le soleil constituent l’essentiel du marché des fabricants de ces montures.
Pour Ludovic, cadre bancaire de 29 ans en région parisienne, les lunettes à expérience sensorielle sont autant un outil de distraction qu’un appareil de bien-être. « J’avais une lampe de luminothérapie quand j’étais encore étudiant, mais à part un léger mieux au réveil, je ne ressentais aucun effet sur mon blues hivernal. J’en avais donc conclu que je faisais partie des quelques personnes non réceptives à la luminothérapie. J’ai essayé les lunettes de luminothérapie PSIO de ma compagne, et franchement je revis », explique-t-il.
De son côté, Mathilde, étudiante en médecine, loue « l’effet régulateur des Luminettes sur son cycle du sommeil », lui permettant ainsi de mieux vivre les périodes d’examens où le stress et l’anxiété s’installent pour aggraver les carences en lumière du jour pendant l’hiver. (Retrouvez plus de témoignages dans notre article « avis sur les lunettes de luminothérapie »).
Si le taux de satisfaction semble bel et bien au rendez-vous auprès des utilisateurs, force est de constater que le grand public est encore au stade de la prise de conscience de l’existence de ces appareils high tech. Les fabricants gagneraient donc à muscler leur budget de communication pour sortir de la confidentialité.
En effet, en dépit d’un intérêt certain, les lunettes de luminothérapie restent beaucoup moins plébiscitées que les lampes de luminothérapie et les simulateurs d’aube, notamment dans l’Hexagone. Pourtant, ces appareils répondent globalement au même besoin. Cela s’explique aisément par la relative récence du concept, mais aussi par des prix parfois trop élevés pour un cœur de cible somme toute assez jeune.
Ainsi, les Luminettes se vendent à environ 230 € et les PSIO dans leur format standard caracolent à plus de 410 €. Notons toutefois que nous assistons-là à la première génération de ces appareils qui devraient logiquement connaître une tendance baissière au niveau des prix avec la maîtrise progressive des processus de fabrication.